Paysan bio dans l’Eure : Jacques Godard raconte son parcours

Paysan et fier de l’être, du Burkina Faso à la France

Jacques Godard illustre avec fierté le rôle de paysan. Il découvre l’agriculture paysanne lors d’un volontariat de 2 fois 2 ans au Burkina Faso. Là-bas, il travaille main dans la main avec les agriculteurs locaux pour trouver des systèmes viables. Son but, c’est d’aider les populations à devenir autonomes sur leur alimentation. Mais au bout de quelques temps, il réalise que les associations sur place n’ont pas forcément les mêmes préoccupations. Il voit arriver de grosses organisations internationales, en même temps que des sacs entiers de nos excédents.

Il réalise alors que, pendant que les agriculteurs apprennent à s’autonomiser, on inonde leur marché de produits très peu chers. Evidemment, la conséquence est que les populations locales n’achètent pas les produits locaux, plus chers.

De ce constat, Jacques décide de revenir en France dans les années 80 pour agir ici plutôt que là-bas.

L’agriculture paysanne, une vision de la vie

Ce qu’il a appris de l’agriculture paysanne au Burkina Faso l’a marqué et suivi dans toutes les décisions qu’il a prises dans sa vie. L’agriculture paysanne, c’est l’accès à une autonomie alimentaire, de logement, d’eau et d’énergie. Il a donc trouvé un terrain, construit sa maison, cultivé en bio…

Jacques a choisi de s’installer dans l’Eure, en Normandie. Un département pourtant sinistré en bio, puisque seuls 2 agriculteurs bio étaient installés là lorsqu’il est revenu il y a 30 ans. Il a pourtant décidé de rester sur ses terres d’enfance, et de suivre son chemin en bio en dépit de l’avis de son entourage.

Etre paysan, c’est respecter son environnement, sa terre, les animaux et les plantes qui vivent en harmonie autour de lui. Son jardin est un eden, un petit paradis où il n’est pas rare de voir courir un lièvre, et où l’on entend les oiseaux chanter gaiement toute la journée.

Le quotidien d’un paysan bio

Nous avons pour la première fois entendu parler du peu d’aides qui existaient pour les agriculteurs en bio, des monticules de documents administratifs à remplir, de l’entraide entre producteurs agricoles, de la rémunération peu élevée. Nous avons aussi découvert que, même à la retraite, un agriculteur passionné reste un agriculteur passionné. Jacques continue donc  à cultiver ses terres, à faire son jus de pomme, à surveiller ses abeilles, et nous sort à chaque repas les salades, blettes et autres produits de son jardin.

Une leçon de bonheur

Cette belle expérience humaine nous fait réfléchir sur la simplicité, la notion de bonheur.

Savoir écouter les oiseaux qui chantent, regarder le ballet des oies et de leurs petits dans ce magnifique jardin.
Retrouver un lien simple à l’alimentation, ce carburant de notre vie. Nous rappeler que manger ce qui est produit par la terre, naturellement, simplement, sans ajout quelconque. C’est sans doute ça ce qui nous permettrait le plus de nous rapprocher de cette notion de bonheur.

 

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