Boulangerie bio : du champ à la vente directe, Blandine Zoutard maîtrise sa chaîne !

Boulangerie bio : du champ à la vente directe, Blandine Zoutard maîtrise sa chaîne !

Monter une boulangerie bio quand on est chimiste

Monter une boulangerie bio, ça n’a pas fait peur à Blandine Zoutard. Elle a quitté son métier de chimiste il y a 10 ans pour s’épanouir dans la fabrication de pain. Son mari était déjà agriculteur bio, elle a donc décidé, en reprenant un vieux corps de ferme, d’utiliser son blé pour lancer son activité. Du vrai, du bon, du simple, ce pourrait être le slogan de cette femme au tempérament bien trempé.

La boulangerie bio de Saint-Mamère

Blandine est désormais bien implantée à Saint-Mamère. Des clients font la route tous les vendredis soirs, seul jour de vente à la ferme, pour acheter directement le bon pain du jour.

Elle nous accueille entre deux fournées, les mains dans la pâte et le tee-shirt noir devenu blanc de farine.

Très vite l’odeur nous saute au nez, le pain chaud n’est pas très loin, et on s’imagine déjà se reconvertir dans la boulangerie artisanale.

Car on parle bien ici d’un véritable art ! Blandine utilise le blé que son mari Pascal cultive dans ses champs bio et ils transforment le blé sur place dans leur moulin. Ils gardent les germes pour la santé du consommateur (ils utilisent une farine 110) et revendent les germes de blé pour les cochons bio avoisinants.

Blandine fait son propre levain, qui donne un pain tellement délicieux que ce pain « simple » est un véritable best-seller.

La vente en direct

Blandine tient à garder son statut de « paysan-boulanger ». Elle vend son pain à la ferme, sur un marché et dans plusieurs AMAP de son département.

Malgré la demande qui explose, elle ne souhaite pas agrandir son exploitation, car ça lui demanderait de passer sur un système industriel. Elle réfléchit donc quotidiennement pour conserver sa qualité et améliorer ses conditions de travail, ainsi que celles de ses salariés. Et dans le même temps, elle cherche des solutions pour livrer administrations et cantines environnantes qui lui demandent son pain. Seulement les quantités demandées sont conséquentes, et elle n’est à ce jour pas en mesure d’y répondre.

Le soutien des politiques

Blandine est assez remontée. En effet, elle attend un versement de subventions depuis 2 ans, qui seraient bienvenues pour rénover son laboratoire de fabrication. Dans cette attente, elle a tenté d’obtenir un prêt à la banque, qu’elle s’est vu refusé. La raison ? La taille de sa boulangerie bio ne laisse pas présager suffisamment de rentabilité…

C’est donc avec tout son courage que Blandine poursuit cette aventure, pour le plaisir des papilles d’un bon nombre d’habitants de l’Eure.

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