Agro-écologie : Devenons consom’acteurs !

Tiffen Tolnay maraïcher en biodynamie s'occuppe de son champ avec son cheval

Agro-écologie : Devenons consom’acteurs !

On n’va pas se mentir, l’agro-écologie, tu en as déjà entendu parler. Tu sais ce que c’est, même si c’est parfois flou. Avec tous ces “éco”-ci, “éco”-ça : écologie, éco-taxe, bio, sans pesticide, local, éco-conduite, permaculture, éco-quartier… On ne sait plus vraiment où donner de la tête.

A travers cet article, on veut déjà t’aider à comprendre ce que c’est. Et aussi te montrer que l’agro-écologie n’est pas qu’une nouvelle façon de penser l’agriculture, mais aussi, une nouvelle façon de manger, et donc de consommer.

Un champ de Maïs

L’agro-écologie : définition

L’agro-écologie vise à promouvoir des systèmes alimentaires viables, respectueux des hommes et de leur environnement. Elle sous-tend donc trois enjeux :

  • Faire face à l’accroissement démographique et à la sous-alimentation et malnutrition mondiale : nourrir toute la population sans exploiter l’humain ou le rendre malade.
  • Faire face à l’impact de l’agriculture sur l’environnement : préserver les sols et les écosystèmes.
  • Faire face à l’épuisement de certaines ressources non renouvelables, comme le pétrole ou le phoshore : trouver une alternative à ces ressources sans remettre en question les enjeux précédents.

Nous devons donc imaginer des systèmes de production plus efficients que l’agriculture intensive qui puissent se passer de ces ressources non renouvelables.

L’agro-écologie réunit donc l’ensemble de ces nouvelles méthodes de production agricole, respectueuses de l’environnement et qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par ses écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement pour préserver les ressources naturelles.

L’agro-écologie est une agriculture basée sur ses capacités naturelles à produire.

En gros, on s’occupe de la nature et on récolte sa production sans trop la bousculer. Et quand on est tendre avec la nature, elle nous le rend bien.

L’agro-écologie : un gain d’efficience évident

Dans le paragraphe précédent, vous avez pu voir un mot pas toujours très clair mais qui est pourtant la base de l’agro-écologie : l’efficience.

L’efficience, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, n’est pas synonyme d’efficacité (bah ouais, on n’aurait pas inventé deux mots différents pour dire la même chose, non ?).

L’efficience c’est l’optimisation de la consommation des ressources utilisées pour la production d’un résultat. Alors que, l’efficacité, c’est la capacité d’un groupe, d’une personne à arriver à ses fins, ses objectifs.

Vous ne saisissez pas la différence ?

Eh bien, l’efficacité, en gros, c’est quand je réussis un concours ou quand je réussis à cuisiner un superbe plat de lasagne pour les copains : c’est le résultat qui était mon objectif. J’ai réussi, ou non, je suis efficace, ou pas.

Cependant, avec l’efficacité, je n’ai aucune idée des ressources qui ont été nécessaires à la réalisation de cet objectif. Combien d’heures m’a-t-il fallu pour réviser ce concours ? Ai-je fait moi-même la pâte de mes lasagnes ou l’ai-je achetée ? Ai-je utilisé des tomates fraîches ou du coulis plein de conservateurs ?

Le résultat est efficient lorsque les ressources ont été optimisées, c’est à dire utilisées de la meilleure façon possible.

 

huit bouteilles de bières avec un système de règles jointes pour les ouvrir toutes en une seule fois

L’efficience, c’est ça !

C’est à ce moment que l’agro-écologie entre en jeu ! Elle vous permet d’optimiser au mieux les ressources nécessaires pour vos lasagnes : des tomates de saison, sans pesticides, qui ont poussé dans un champ près de chez vous. C’est bon pour vous, pour l’environnement et pour l’économie locale.

L’agro-écologiste : Un agriculteur éco-acteur

L’agro-écologiste, en exploitant son écosystème tout en le respectant, optimise ses ressources pour produire de la nourriture à long terme. Il n’est donc plus tout seul avec son champ. Il échange ses connaissances, raisonne sa façon de produire et ne suit plus les préceptes de l’agriculture intensive car il observe son éco-système.

L’agro-écologiste doit avoir une grande connaissance de ses parcelles et de cet écosystème dans lequel il évolue : ses conditions climatiques, géologiques et hydrologiques. Il doit tester différentes productions, échanger avec d’autres agriculteurs, et d’autres corps de métiers, afin d’optimiser ses ressources.

De cette façon, il sait comment se développent certaines espèces animales, végétales et fongiques. On n’épuise pas les terres et on sait ce qu’elles peuvent produire.

L’agro-écologie nécessite donc de sortir des modes de raisonnement cloisonnés et du modèle de développement agricole descendant et uniforme. La culture doit être raisonnée au cas par cas.

Ce qui donne une réelle place d’acteur écologique à l’agriculteur.

Devenons acteurs de notre consommation

Ça a l’air super du coup cette histoire d’agro-écologie, de mieux produire et de penser à la nature, mais, concrètement, si nous ne changeons pas notre façon de consommer, l’agro-écologie n’ira pas loin.

Les modèles de consommation de masse ne peuvent pas tenir, à partir du moment où nous souhaitons préserver l’écosystème et notre santé.

Nous devons donc revoir notre façon de manger : réduire notre consommation de viande, éviter le gaspillage, manger local, équitable, bio et de saison.

Ça fait beaucoup de choses à changer parfois. C’est vrai que ça peut paraître impressionnant, mais croyez-moi, ce n’est pas si dur que ça et ça fait du bien au moral.

Trois filles soufflent sur la main d'une des filles et font s'envoler de la farine

Changer sa façon de manger c’est magique

De cette façon, nous montrons que bien manger nous tient à cœur et nous remettons l’agriculteur à sa place primordiale dans la société : nourricier de la population.

Alors, à vos marchés et tous à vos casseroles !

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